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 Maybe all the strings inside him broke ☣ Naos & Absolem

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H. Cerys Auclair

H. Cerys Auclair
GRECQUE ✤ fille d'héphaïstos


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MessageSujet: Maybe all the strings inside him broke ☣ Naos & Absolem   Maybe all the strings inside him broke ☣ Naos & Absolem EmptyJeu 1 Mai - 17:10

maybe all the strings inside him broke

she might be the only one to understand him
.
Depuis une bonne semaine déjà, la colonie était silencieuse. Cette histoire d'harpies avait envoyé une dizaine des plus bruyants demi-dieux de la colonie des sang-mêlés en mission, ce qui avait rendu le campement bien plus calme et donc, bien plus vivable pour Absolem. Cela faisait des jours qu'elle ne s'était pas cachée et qu'elle arpentait la colonie  dans ses heures les plus bondées. La tension dans le camp était palpable, si bien que même Chiron s'inquiétait. Tout le monde était sur le point de faire une dépression nerveuse, tout le monde, sauf Absolem.

Moins de demi-dieux, moins de problèmes. La tension était telle que les conversations n'étaient plus qu'à base de banalités telles que "le temps est maussade aujourd'hui" ou encore "qui veut du pain ?", ce qui enchantait Absolem. Elle pouvait enfin être tranquille, sans avoir à forcer un sourire hypocrite sur son visage d'ordinaire neutre. Alors qu'elle se prélassait à l'ombre d'un pommier près de l'entrée de la colonie, elle entendit au loin les pas saccadés d'un jeune garçon qui se mit rapidement à crier qu'un "groupe entier" se dirigeait vers la colonie. Absolem se releva, pensive. Durant un instant, elle se sentit paniquer à l'idée de devoir se battre une nouvelle fois contre d'horribles monstres mythologiques dont elle n'avait jamais entendu parler, mais l'excitation prit bientôt la place de la panique qui s'était installée en elle. Et si ce groupe n'était autre qu'un groupe de romains venu rencontrer les demi-dieux grecs ? Elle se releva avec hâte et se dirigea le coeur lourd vers l'entrée de la colonie. Et si son frère était vivant ? Et s'il était avec eux ? Elle ne pouvait s'empêcher de sourire à l'idée qu'il soit venu. Cela faisait cinq ans qu'elle l'avait quitté, qu'elle espérait qu'il soit vivant, qu'elle le savait.

Elle se dirigea donc vers le pin de Thalia, mais quelques mètres avant d'arriver à destination, elle s'arrêta brusquement.  Ce n'était pas des romains qui avançaient vers le camp, mais bien des femmes vêtues de robes courtes. Elle les regarda avec dégout. Des amazones. Absolem soupira et s'adossa à l'arbre près duquel elle s'était arrêtée. Elle ne prendrait certainement pas part au débat qui suivrait inévitablement l'arrivée surprise de telles guerrières. Elle écouta d'une oreille distraite le boucan que produisaient les demi-dieux face aux amazones mortes de fatigue. Tout ça ne l'intéressait plus. Les autres devaient se demander pourquoi était-elle là, avec eux, alors que d'ordinaire elle serait restée bien volontiers perchée dans un arbre à divaguer sur ce que sa vie aurait été si elle n'avait pas été demi-déesse. Mais elle se fichait bien de tout cela, la fausse joie qu'elle venait de se faire l'avait fatiguée. Absolem finit par tourner les talons en direction des bungalows.

La sang-mêlé trainait des pieds, créant de petits nuages de poussière face à elle. Elle n'en revenait pas. Sa bonne humeur s'était estompée, laissant place à la frustration d'avoir cru, une nouvelle fois, au retour de sa moitié. Elle se fit la promesse de ne plus jamais espérer le revoir sans en être sûre. Absolem tirait abstraitement dans un bout de bois, le faisant voler de droite à gauche lorsqu'on lui donna violement un coup d'épaule. La jeune femme manqua de peu de tomber tant elle avait été surprise, ne s'attendant pas à rentrer en contact avec quelqu'un alors que tous les demi-dieux étaient rassemblés à l'entrée de la colonie. Un juron lui échappa, auquel elle ajouta "Non mais ça va pas ? Tu pourrais au moins t'excuser espèce de débile !"

Elle s'arrêta net lorsqu'elle se rendit compte à qui elle s'adressait.

Alors qu'elle avait l'habitude de le voir maître de ses émotions, alors qu'il arborait toujours un visage neutre en société, elle resta sans voix. La vue de son ami lui nouait l'estomac. L'expression sur son visage changea. Jamais elle n'avait pensé le voir dans un tel état un jour, et pourtant elle se tenait là, face à celui qu'elle pensait invincible. Complètement prise de court, elle ne savait pas quoi faire, ni quoi dire. La gorge serrée, elle voulait savoir ce qu'il s'était passé car elle n'imaginait pas que quelque chose puisse autant l'affecter.

"Naos ?" demanda-t-elle d'une voix faible, presque inaudible, comme si elle doutait que le sang-mêlé qu'elle avait en face d'elle puisse être son ami.

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Z. Naos Schwarz

Z. Naos Schwarz
GREC ✤ fils de nyx


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MessageSujet: Re: Maybe all the strings inside him broke ☣ Naos & Absolem   Maybe all the strings inside him broke ☣ Naos & Absolem EmptyJeu 1 Mai - 18:54

Absolem ∞ Naos

How could you know what it feels like to fight the hounds of hell ?
.
Le cri s’étrangla à la frontière de ses lèvres lorsqu’il s’éveilla en sursaut, le souffle court, désorienté. La chaleur menaçait de l’étouffer, les pulsassions de son cœur affolé se répercutaient dans chacune de ses cellules, lui faisant presque oublier la sensation désagréable de son corps en sueur contre les draps blancs. Lorsque ses yeux se fermaient, sa vision ne laissait non pas place aux ténèbres mais à l’image agonisante. Il déglutit, tentant de chasser la désagréable impression de nausée qui lui tiraillait la gorge et l’estomac. Il se força à rester immobile. Plusieurs minutes furent nécessaires à la reprise d’un rythme cardiaque normal, à la recouverte de ses sens. Autour de lui, ses « demi-frères » et « demi-sœurs » étaient tous endormis, paisiblement semblait-il. Il distinguait très clairement chacun de leurs traits dans l’obscurité, ainsi que le lit à côté du sien, vide depuis des années, mais dont il avait dissuadé quiconque de l’occuper à nouveau. Il rejeta les tissus au bout du matelas, s’assit dans un parfait silence, passa une main dans son visage avant de s’ébouriffer les cheveux, une expression incrédule collée sur le visage. Il ne parvenait pas à penser distinctement. Les pensées morbides et les scénarios d’horreur se succédaient, impitoyables, l’un après l’autre, sans répit. Il se prit la tête entre les mains, la serra avec une force digne d’Arès dans l’espoir vain de faire taire le vacarme. L’envie de hurler lui tiraillait les entrailles, tout n’était plus que douleur.

Naos se leva, tituba, faisant grincer une latte de parquet dans le bungalow. Il retint de justesse le juron qui lui brûlait les lèvres, surtout, il ne fallait réveiller personne. Il se vêtit des premiers shorts et tee-shirts qui lui tombèrent entre les mains, attrapa des baskets usées qu’il n’enfila qu’une fois à l’extérieur. Ses bras nus étaient parcourus d’un frisson totalement étranger à l’air frais de la nuit qui s’insinuait sur sa peau. La pénombre était son amie, il y était parfaitement dans son élément. Il s’éloigna du foyer de Nyx, courant comme un gamin terrifié sans destination précise. L’air lui brûlait les poumons et le vent venait arracher quelques larmes du bord de ses yeux. A moins que cela ne soit plutôt le fruit du mauvais pressentiment qui l’avait tiré de son sommeil pourtant profond. Il ne s’arrêta qu’une fois à distance respectable de toute âme à la colonie, lorsque ses jambes fatiguées menacèrent de s’écrouler sous son poids. Il ne tenta même pas de se rattraper, se contentant d’accueillir le sol sous son corps brisé par le chagrin. Un simple mortel n’aurait pu apercevoir l’environnement dans lequel il se trouvait, mais lui repérait distinctement chaque arbre aux branches noueuses et torturées. Il se força à s’allonger sur le dos, à respirer calmement en refoulant les sanglots et les suffocations. Peut-être se trompait-il… ? Autour de lui la végétation n’était pas trop abondante, les cimes des arbres ne s’élevaient pas trop haut, de sorte qu’il possédait une vue dégagée sur un ciel sans nuage. Il ferma les yeux. La peur nouait son estomac, il savait pertinemment qu’en ouvrant à nouveau ses paupières il obtiendrait la réponse qu’il redoutait pardessus tout. Les dernières images qu’il avait conservé d’elle s’insinuèrent dans son esprit. La longue chevelure foncée, les yeux d’un bleu aussi sombre que la nuit elle-même, le sourire en coin, un sourire joueur, de gamine. Mais déjà le souvenir semblait fané, terni. L’étincelle ne brillait plus dans son regard, il ne se rappelait plus de son odeur, oubliait presque le son de sa voix. Chaque jour il priait le destin de ramener sa route sur la sienne, de lui rendre la moitié de son être qui s’en était allée. Il l’avait déjà perdue une fois au profit des Amazones, il refusait l’idée de la laisser à Hadès à présent. Il déglutit péniblement, tout semblait amer dans sa bouche, abject. Chacune de ses pensées était tournée vers elle, il n’était capable de formuler aucun autre mot que celui de son prénom : Azha. Il inspira une bouffée d’oxygène, se préparant à ouvrir les yeux. Il savait que si elle vivait encore il verrait les étoiles s’illuminer, lui traçant le chemin direct jusqu’à sa position. Mais ses billes ne s’ouvrirent que sur l’obscurité qu’il avait quittée quelques secondes auparavant. Le ciel était éteint ; seule une étoile persistait à briller plus fort que les autres, sans doute celle qui lui avait donné son nom. Un râle plaintif s’échappa de sa bouche, pendant que les larmes commençaient leur descente infernale.

Les jours suivant ne furent synonymes que de chaos. Toute parcelle de vie semblant avoir quitté son corps, Naos s’était enfermé dans une sorte de mutisme dont il ne désirait pas sortir. Vivre à la colonie lui avait semblé un fardeau si elle partait explorer le monde en compagnie de ses « amies » guerrières, l’idée de vivre à présent dans un univers auquel elle semblait ne plus appartenir était tout simplement insoutenable. Le chagrin l’anéantissait, l’empêchait de penser, de respirer correctement. Sans doute se serait-il laissé aller jusqu’à sa perte si des jours, des semaines après –il ne tenait plus réellement le compte du calendrier- une nouvelle n’était pas venue brusquer la colonie. Les murmures se propagent vite chez les demi-dieux, et si, d’ordinaire, ils se heurtaient à un Naos désintéressé, celui de l’arrivée d’Amazones au pin de Thalia réussit à le faire sortir de ses gonds. Une énergie neuve s’empara de ses jambes afin de le porter en tête du flot des curieux qui se rendait vérifier la rumeur de leurs propres yeux. Une rage croissante le faisait bouillir à chaque pas, lui martelait le crâne en menaçant de le faire exploser. Ainsi, lorsqu’il arriva, il ne prêta aucune attention aux airs graves et solennels, s’auto-permettant d’extérioriser toute la colère et la haine qu’il avait jusqu’alors précieusement gardées enfermées en son fort intérieur. « - Où est-elle ?! Où est Azha ?! Qu’est-ce que vous avez fait de MA SŒUR ?! »  Le reste n’avait pas d’importance. A vrai dire, il n’aurait eu que faire de couper la parole à Chiron lui-même. Sa vision était trouble, il sentait les larmes qu’il refoulait depuis l’autre nuit sur le point de dévaster à nouveau son visage. Il se força à les retenir. Il ne pleurerait pas en public, et avait surtout besoin de pouvoir scruter la foule, de rechercher son visage, de s’approcher d’elle et de la prendre dans ses bras peu importe les coutumes ridicules de son clan d’adoption. Il voulait retrouver le son de sa voix, et rire avec elle de la peur idiote qu’il avait eue. Mais elle était absente, irrévocablement, irréfutablement absente. Une amazone se détacha du groupe, l’air sombre. « - Je suis désolée, mais Azha était notre sœur. Notre camp a été attaqué et… » Naos ferma les yeux, comme si ce geste pouvait le soustraire à la réalité. « - Et elle est morte, avec d’autres des nôtres. Elle nous a permis de nous enfuir. » Naos contracta sa mâchoire, serra les poings si fort que les jointures de ses mains devinrent blanches. Les paroles de l’amazone rendaient la chose réelle, absolue. Il aurait eu envie de s’approcher d’elle et de l’étrangler à mains nues, mais ses pieds restaient imbriqués dans le sol, comme si le poids de son corps était devenu une charge trop importante pour être déplacée. « - Votre sœur ? Votre SŒUR ? » Sa voix se brisa. Il tenta de reprendre une contenance, avant de poursuivre d’un ton qui se voulait glacial. « - Et qu’avez-vous fait pour elle ? Vous l’avez laissée crever alors qu’elle n’était qu’une gamine ! » Vingt ans en réalité, mais il oubliait facilement ce détail puisqu’il ne l’avait pas revue depuis qu’elle l’avait quitté. « - Je me souviens de toi. » Cette remarque était adressée spécifiquement à la guerrière qui avait pris la parole. « - Tout ça, c’est entièrement de ta faute. Si tu ne l’avais pas convaincue de rejoindre votre foutue bande elle serait encore ici, vivante. » Le dégoût perçait tellement dans sa voix qu’il eut un mouvement de recul. Il était incapable de rester là, à observer les victimes qui, dans sa tête, prenaient des allures d’assassines. Le monde réapparut autour de lui. Les pensionnaires, Chiron. Il n’avait qu’une envie, courir, retrouver la pénombre du bungalow de Nyx et s’y rendre invisible. Quelque chose s’était définitivement brisé en lui.

L’air lui brûlait les poumons. Son sang bouillait, répandant une chaleur désagréable dans tout son corps. Il sentait ses pensées s’embrouiller dans son cerveau sous l’effet de la rage, de la haine qui s’insinuaient tels de perfides serpents dans chacune des fibres de son être. Son cœur battait à tout rompre, il le sentait résonner dans ses tempes, soustrayant le monde extérieur de sa perception. Il courait plus vite qu’il n’avait jamais couru, courait vers les bungalows comme s’il avait l’espoir de la trouver assise, souriante sur son lit. Il fallait qu’il la rejoigne avant qu’elle ne s’échappe, il fallait qu’il coure, toujours plus vite, avant qu’elle ne s’évapore. Mais elle ne serait pas là. Cette pensée avait pris réalité dans la bouche de l’Amazone. Il entendait son insupportable voix répéter le mot en boucle dans sa tête. Morte. Morte. Morte. Rien ne pourrait y changer quoique ce soit à présent. Morte. Quoiqu’il fasse. Morte, toujours. Il pensait s’être préparé, mais il avait toujours eu cet espoir fou qui lui, refusait de mourir. Cette saleté d’espoir qui lui murmurait ses illusions à l’oreille pour lui permettre de s’endormir. Nyx n’avait jamais été là pour lui, n’avait jamais tenu son rôle de mère, trop occupée à batifoler avec de nouveaux mortels afin de leur abandonner d’autres enfants tel que lui. Tout ce qu’il gardait d’elle, c’était ce maudit pouvoir qui avait peut-être fini par s’estomper au fil des ans. Mais il se trompait. La chair mortelle pouvait faire défaut, mais pas les dons des dieux.

La colère l’aveuglait si bien que dans sa course effrénée il finit par heurter ce qui ressemblait à un corps humain se traînant au milieu du sentier. Il aurait continué sans s’arrêter si une voix féminine familière à son oreille ne s’était pas mise à hurler. « - Espèce de débile ? C’est MOI que tu traites de débile ? » Les mots sortaient à moitié étranglés de sa gorge. Il hurlait, le regard animé par une lueur de folie animale. « - Ne me dis pas de faire attention alors que tu traînes toujours dans mes pattes putain ! J’peux pas faire un pas sans que tu sois collée sous mes chaussures ! C’est quoi ton problème ?!! Dégage MERDE ! » Les grossièretés lui échappaient, se répandant hors de sa bouche sans qu’il ne puisse ou veuille les retenir. Sa sœur était morte, et il devait faire attention ? Son regard méprisant vint se poser sur le visage d’Absolem, un visage habité par l’effroi. Il pouvait discerner cette lueur de peur dans ses yeux, la même que lors de leur première rencontre alors qu’elle s’était trouvé tétanisée dans l’obscurité plus d’un an auparavant. Une vague de culpabilité le submergea lorsqu’elle prononça son nom d’une voix faible qu’il ne lui connaissait pas. Il s’immobilisa, ressentant aussitôt la pression des dernières semaines qui s’abattait sans pitié sur tout son être. Les larmes lui montèrent aux yeux, menaçant de se déverser par torrents sur ses joues. Il ne savait pas s’il pourrait les retenir, chacun des muscles de son corps étant déjà plus tendu que la corde de son arc. Il pouvait se rompre à tout instant. « - Elle.. elle est morte. » Sa voix n’était qu’un murmure brisé. Chaque mot lui tiraillait les entrailles aussi sûrement que mille dagues acérées qui tenteraient de le dépouiller. Il chercha les yeux d’opale de son amie. Il n’avait pas le courage de se revêtir de son masque, savait pertinemment que, dans les siens, elle ne trouverait que l’étendue du désespoir qui le dévorait.
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H. Cerys Auclair

H. Cerys Auclair
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MessageSujet: Re: Maybe all the strings inside him broke ☣ Naos & Absolem   Maybe all the strings inside him broke ☣ Naos & Absolem EmptyJeu 1 Mai - 21:35

maybe all the strings inside him broke

she might be the only one to understand him
.
Les mots qu'il prononce ne font que rebondir sur Absolem. Elle ne prête pas attention à la rage qui anime Naos. Pourtant, elle l'a déjà vu en colère, enragé, hargneux. Mais jamais de cette manière là. Elle sait que ce n'est pas lui. Elle sait qu'il n'est pas lui. Que c'est la colère qui parle à sa place, que jamais il ne penserait ce genre de chose à son égard. Mais au fond d'elle, elle doute. Son coeur se resserre alors qu'elle encaisse les coups. La sang-mêlé voudrait garder un visage neutre, mais elle n'y arrive pas. Ses yeux bleu cherchent le garçon qu'elle connait. Ils fondent ceux de Naos, à la recherche d'une explication. Mais tout ce qu'elle y trouve, c'est de la haine. Il la blesse, il l'effraie. Absolem ne comprend pas pourquoi il s'enflamme autant, lui qui pareil à la nuit est d'ordinaire bien trop calme. Elle a peur de le perdre, elle a peur qu'il se perde et se laisse avaler par la fureur. La jeune femme voudrait savoir ce qu'il lui prend mais elle n'ose pas le lui demander de peur de connaître déjà la réponse. Il s'immobilise. Absolem craint alors le pire. Les battements de son coeur l'empêchent de se concentrer tant ils résonnent dans son esprit embrumé par toutes les pensées qui s'entrechoquent les unes aux autres. Quelque chose d'infiniment grave s'est produit. Elle le sent. Elle le voit dans le comportement de Naos. Pire, elle le sait. Des souvenirs amers refont surface. La sang-mêlé se souvient des rideaux, du vase, de l'ombre, de l'homme. Elle se souvient de ce sentiment désolation qu'elle avait ressenti, elle aurait été prête à tuer le monde entier. Alors qu'il se tait, elle n'ose bouger. Ses muscles se raidissent, sa mâchoire se sert. Elle déglutit, ravalant des larmes dont elle ne veut pas. Sa respiration est brève, elle attend qu'il parle. Qu'il fasse un geste. Quelque chose. Son expression change du tout au tout.

Le masque tombe.

Elle voit alors l'étendu des dégâts. Et elle ne s'y attendait pas. Les yeux du garçon qu'elle connaissait sombres étaient animés par un tout autre éclat. Celui de larmes qui menacent de franchir la barrière des cils à tout moment. Un vide se forma au creux de son estomac, tout ce qu'elle savait de Naos tombait en ruine. Pour la première fois, elle le voyait tel qu'il était. Non pas faible, car il ne le serait jamais à ses yeux, elle en avait trop vu pour oublier le monstre qu'il pouvait être sur le terrain d'entrainement ou aux jeux de course à l'étendard. Mais écorché vif. Elle discernait dans ses yeux la peur qu'elle avait pu ressentir en arrivant à la colonie. La peur de l'inconnu. Lorsqu'il desserra sa mâchoire pour enfin briser le silence, elle se redressa et retint son souffle. La sang-mêlé espérait avoir tord. Elle le voulait avec toute l'ardeur dont pouvait faire preuve les enfants d'Héphaïstos.

"Elle...Elle est morte."

Absolem se figea. C'était impossible. Sa soeur ne pouvait pas être morte. Il devait y avoir erreur. Il le fallait. Elle savait à quel point le souvenir d'Azha était ce qui raccrochait Naos au monde. Et c'était bel et bien le souvenir de sa jumelle vivante qui le maintenait en vie, pas celui d'une vulgaire ombre difforme tâchée de sang. Dieu seul sait à quel point Absolem peut en être certaine. Elle n'a pas de mots. Elle reste plantée là, muette. Jusqu'à ce qu'il plonge ses yeux humides dans les siens. C'est là qu'elle l'aperçoit. Le désespoir du monde entier. Doucement, elle se détend. La peine qui ronge Naos l'attriste bien plus qu'elle n'aimerait le dire ou qu'elle ne se l'avoue. Elle entrouvre la bouche, mais elle ne trouve pas ses mots. La jeune femme sait qu'aucun mot ne serait à la hauteur. Que la plus belle des tirades ne lui ramènerait pas sa soeur et que c'est tout ce qui l'importe en ce moment même. Elle se ravise, sans le quitter des yeux. Elle voudrait lui faire comprendre qu'elle, elle ne partira pas. Pas maintenant. Que même lorsqu'il s'abandonne, elle sera là. Mais elle sait à quel point le contact avec cet inconnu l'avait horripilée lorsqu'elle avait perdu sa mère.

Et puis merde.

La poussière frotte ses semelles. Lentement, elle s'avance vers lui. Son coeur bat fort, trop fort. Elle a peur qu'il ne la repousse, qu'il se mette en colère. Mais elle sait qu'il en a besoin. Et c'est tout ce qu'elle peut lui offrir à présent parce que les mots sonneraient faux, faibles, déplacés. Indécents. Doucement, elle s'approche comme on s'approche d'une bête sauvage qui pourrait fuir à tout instant. Elle plante son regard embrumé dans le sien puis effleure son tee-shirt du bout des doigts. Elle hésite. Les marques d'affections n'ont jamais été son fort. L'affection elle-même n'a jamais été son fort. Elle a l'impression d'être au bord d'une falaise de laquelle on lui demande de sauter. Absolem sait qu'elle doit le faire, mais elle ne sait ni comment, ni quand. Elle hésite. Son souffle finit sa course sur l'épaule de Naos qu'elle fixe. Cette proximité l'angoisse. Sa nature de chat sauvage lui crie de partir loin, de s'isoler. Elle ne trouve toujours rien à dire et décide de sauter. Délicatement, elle l'entoure de ses bras frêles mais musclés veillant à ne pas le heurter. Puis elle pose sa tête dans le creux de son épaule et aplatit sa main dans son dos. Son coeur s'emballe. Elle finit par se dire qu'elle aurait apprécié un tel geste dans ses moments les plus sombres. Puisque de son côté il laisse tomber le masque, la jeune femme en fait pareil. Jamais Absolem ne se serait laissée aller à un telle marque d'affection, à une telle douceur. Elle laisse tomber les barrières qu'elle avait consciencieusement battis à son entrée à la colonie. Améthyste reste muette. Parfois les gestes suffisent.

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