i was feeling sad can't help looking back.

you know you always draw more blood, i bleed.

D'une allure vive, l'enfant parcours naïvement l'une des nombreuses allées du quartier du Bronx, un quartier quelque peu mal vu de New York. Pourtant, du haut de ses onze ans, c'est sans crainte que l'enfant vadrouille. C'est entre ces nombreux HLM que Jules avait grandit, là où elle avait prit ses marques depuis son plus jeune âge, si bien qu'elle en connaissait chaque recoins. Il était tout simplement impossible pour elle de se perdre à un quelconque de coin de rue, comme si un murmure logé dans ses pensées lui indiquait le chemin. Faisant finalement face à l'un des bâtiments résidentielles, la jeune fille lève quelque peu son visage en direction d'une fenêtre, plaçant l'une de ses mains au dessus de ses sourcils pour cacher quelque peu le soleil. Un léger soupire s'échappe de ses lèvres lorsqu'elle remarque que le rideau n'est pas tiré, un signe qui ne trompait quand au sommeil dans lequel devait toujours être plongée son amie. Peu patiente de nature, Jules prend finalement la décision d'emprunter les escaliers d'évacuations, qu'elle empruntait plus couramment que ceux de service. Arrivée quelques étages plus haut, elle ne se gêne pas pour tambouriner à la fenêtre, mettant alors fin à toute rêverie. « Nora ! ». De ses frêles mains, elle continue de frapper sans douceur à la fenêtre, consciente du lourd sommeil que possédait la brune. « Nora ! Réveilles-toi ! ». Ses sourcils se froncent lorsqu'elle n'aperçoit aucun signe en provenance de la chambre de son amie, ses bras venant rapidement se croiser contre sa poitrine. « Je te préviens que si tu n'es pas sortis dans... ». Enfin, le rideau d'un camaïeu bleu qu'elle n'appréciait guère s'ouvrit sur le visage endormis de Nora, ses cheveux bruns en bataille témoignant de la fatigante activité qu'elle avait exercée. Jules esquisse alors un sourire, la mine de son amie ne pouvant qu'attiser un certain amusement chez elle. Ouvrant finalement la fenêtre, elle aperçoit rapidement l'exaspération à travers les paroles de la jeune fille. « On est samedi matin Jules... T'aurais pu me laisser dormir encore un peu. ». Les épaules de la jeune Waters se haussent alors qu'elle retient tant bien que mal un léger rire. « L'avenir appartient à ceux qui se lève tôt ! Debout ! ». Au bout de quelques minutes, Nora finit par enfin pointer le bout de son nez, dévalant alors à toute allure à la suite de Jules les escaliers. « J'espère que tu ne m'as pas réveiller aussi tôt pour rien ! ». Les pupilles de Jules se mettant alors soudainement à briller alors qu'elle attrape doucement le poignet de son amie pour l'attirer dans un lieu plus discret. « J'ai découvert un trésor ! ». Annonce-t-elle avec fierté, haussant un sourcil quelque peu provocant. Nora empruntant un air quelque peu sceptique l'observe quelque peu intriguée. « Un dollar n'est pas un trésor Jules. ». Lui répond-t-elle d'un ton ironique, sûrement encore irritée par le dure réveil que venait de lui faire subir la jeune fille. L'intéressée lève alors les yeux au ciel, un léger soupire d'exaspération dépassant la barrière de ses lèvres. « Je ne suis pas sûre de pouvoir me payer un hot-dog avec ça... ». Commence-t-elle, brandissant de l'une de ses poches arrière un poignard au manche forgé dans ce qui semblait être du véritable or, de multiples caractères gravé soigneusement dessus. Sous le regard apeurée de son amie, elle continue de l'agiter agilement entre ses fins doigts. « A moins que je le mette sous le cou du vendeur pour l'obliger de nous en offrir deux gratos ! ». Fit-elle en plissant ses yeux mimant ses paroles par des gestes en le brandissant sous son menton. « Arrêtes tu vas te faire mal ! ». Prononces enfin son amie, cachant quelque peu son regard derrière ses mains. « Tu ne devrais pas jouer avec ça, douée comme tu l'es... ». Marmonnant de manière presque inaudible, Jules ranges finalement l'arme dans sa poche arrière, haussant ses épaules en sortant finalement de l'étroite rue qu'elles avaient empruntées. « Tant pis. Vu que tu ne veux pas que j'essaye ma super idée, c'est toi qui me paye un hot-dog ! ».

La respiration saccadée, chacun de ses pas provoquent une douleur fulgurante dans tout son être, celle-ci parcourant un long trajet de sa cheville jusqu'à sa hanche. Pourtant, elle ne ralentit pas, elle sait que chaque secondes perdues pourraient mettre fin à sa vie. Elle ne sait même pas où elle est, une gigantesque pleine de verdure s'étendant à perte de vue devant elle. Durant quelques instants, son regard se perd dans l'horizon avant qu'elle ne concentre son attention derrière un énorme rocher seulement à quelques mètres d'elle. Avec un peu de chance, le monstre mi-femme, mi-pigeon, comme elle aimait la qualifier pour se détendre quelque peu, ne l’apercevrait pas tout de suite, cachée derrière cette grande masse de roche. Aussitôt arrivée à son niveau, elle se laisse tomber sans douleur au sol, s'adossant rapidement contre la pierre. Ses paupières se ferment quelques instants, Jules priant silencieusement. Elle ne savait plus exactement depuis combien de jour ce cauchemar avait commencé, la seule chose dont elle prenait doucement conscience était qu'elle allait mourir si cela continuait ainsi. Elle était déjà surprise que, du haut de seulement quatorze ans, elle puisse ainsi survivre face à tous les obstacles qu'elle avait rencontrée. Ses yeux embrumés par des larmes de rages brouille quelque peu sa vision, sa gorge se serrant douloureusement suite à la course poursuite qu'elle venait d'endurer. « Je suis en plein délire. ». Murmura-t-elle pour elle-même, un rire s'échappant de ses lèvres par nervosité. D'un léger coup d’œil, elle observe autour d'elle avant de se retourner lentement. Un cri s'échappe alors de ses lèvres lorsqu'elle aperçoit rapidement le monstre se ruer sur elle. D'une main, elle attrape machinalement plusieurs pierres, lançant bon nombre d'elles avant qu'enfin, l'une ricoche sur la joue gauche du monstre, lui arrachant un grognement. « Fous moi la paix ! ». Hurle-t-elle à son égard, comme si une si maigre menace pouvait la faire flancher. Seulement, la créature ne semblait pas d'humeur à exécuter ses prières, au contraire. Lançant une nouvelle pierre d'un diamètre plus élevée, celle-ci eut pour effet de sonner le monstre, offrant quelques importantes minutes à Jules pour s'enfoncer davantage dans la forêt. La jeune fille ne perdit pas un instant pour se mettre de nouveau à courir, se fichant complètement de la douleur qu'elle ressentait toujours au niveau de sa cheville et qui ralentissait sa course. Un nouveau rugissement l'informa que la créature était toujours à sa poursuite, se précipitant derrière un arbre elle inspira du mieux qu'elle le pouvait pour taire sa respiration. Elle n'esquissait plus un seul geste, priant pour que son adversaire rebrousse chemin. Ses yeux s'écarquillèrent soudainement quand la sonnerie de son iPhone vint résonner jusqu'à ses oreilles, celle-ci permettant par la même occasion d'informer la créature de sa position. L'attrapant rapidement pour le faire taire, elle n'eut pas le temps de faire quoique ce soit que les griffes du monstre lui arrachèrent des mains, entamant profondément sa peau par la même occasion. Une grimace prit place sur son visage alors que les larmes lui montaient aux yeux, ses sourcils se fronçant en voyant son portable complètement réduit en poussière au sol. « Est-ce que tu sais combien de temps il m'a fallut pour convaincre ma mère de m'acheter un portable de cette marque et pas d'une autre ?! ». Aussitôt, elle sortit son fidèle poignard, le brandissant d'un air des plus menaçant qui fit reculer de quelques pas la créature à sa plus grande surprise. « Rrrrr ! ». Prononça celle-ci à la vu de la lame qui luisait sous les derniers rayons de soleil, le monstre semblant peu joyeux à la vue de l'arme. Jules n'eut alors pas le temps de faire le moindre geste qu'un sifflement vint percer ses oreilles, une flèche venant soudainement s'abattre sur la poitrine de la créature. Se retournant pour voir d'où provenait celle-ci, une autre fut décochée, la jeune fille jugeant utile de se baisser pour éviter d'être touchée. Elle regarda alors d'un œil sceptique le monstre se désintégrer en une fine poussière d'or face à elle alors que des pas se faisaient entendre derrière elle. La silhouette d'un jeune homme habillé comme dans une colonie de vacance s'avançant jusqu'à elle, seule l'armure qu'il portait au niveau du torse venant troubler cette idée. « La prochaine fois, tâches d'éteindre ton téléphone si tu ne veux pas te faire embrocher. ».