La plupart du temps un climat assez lourd règne sur l’ensemble de l’île, si la chaleur peut-être assez sympathique pendant un petit moment elle en devient vite étouffante, et les averses fréquentes ne font que renforcer ce sentiment d’étouffement. Les grecs ont d’ailleurs fini par supposer que Borée devait être de mauvais poil ces dernières semaines, ne leur ayant octroyé aucune brise qui aurait pu leur permettre de souffler un peu.

De grandes plaines s’étendent à perte de vue sur tout le sud de l’île. Se situant derrière la montagne aucun des sang-mêlés n’a encore vu cette partie, mais si ça avait été le cas ils auraient été tellement désespérés de voir  ce grand vide asséché qu’ils n’auraient jamais cru à un éventuel sauvetage. Seule une rivière si petite qu’elle en devient ridicule vient égayer le paysage, mais on raconte que le cours d’eau aurait été empoisonné par la mort de sirènes, les harpies, jalouses de leurs ailes soi-disant plus belles que les leurs, les y auraient noyées. Kéto, déesse de monstres marins, énervée par cet acte de pure jalousie, a maudis la rivière à jamais, rendant l’eau toxique voire mortelle.

Cet endroit est en majeure partie constitué de roches qui, paraissant d’abord inoffensives, sont en réalité aussi tranchantes que des lames de rasoir pour ceux qui seraient assez fous pour vouloir y trouver refuge.  Certaines harpies disent voir les pics se déplacer de temps à autre, mais personne ne les écoute vraiment, ce ne sont que des idiotes après tout.

Une immense plage de sable fin, c’est tout ce qu’a à offrir cette partie de l’île. Des tonnes et des tonnes de petits grains inoffensifs au premier regard. Mais prenez garde à ne pas vous laissez tenter par ce qui peut paraître comme le lieu le plus sûr de l’île. Car si on sait à peu prêt à quoi s’attendre en pénétrant la forêt à l’est de l’île, on est ici prit par surprise, et si vous ne finissez pas dévoré par les monstres préférés de Rhéa, ou empoissonné par le venin mortel des crabes qui semblent pourtant si avenant, il y a de grandes chances pour que vous soyez aspiré à travers le sable, qui n’est en réalité qu’une illusion crée par les harpies pour capturer d’éventuels naufragés.  Cette belle plage n’est en fait qu’une grande quantité de sable éparpillé sur de gigantesques plaques de bois, qui menacent de s’ouvrir à tout moment si elles sentent un poids trop important, idéal pour embrocher les pauvres demi-dieux sur les grandes piques se trouvant en dessous.

c’est par là que sont arrivés les romains, et c’est par là qu’ils repartiront (s’ils sont toujours vivants). Vous trouverez ici la forêt la plus sordide au monde, où de nombreuses espèces d’arbres et de mammifères se partage le terrain dans un patchwork culturel invraisemblable. Il ne sera donc pas rare de voir des buffles côtoyer des chimpanzés, ou des palmiers à deux mètres d’un sapin. En effet les harpies ont, au fil des générations, amassés des souvenirs des divers continents visités, faisant ensuite de très grosses offrandes à Déméter et sa fille pour qu’elles les maintiennent en vie. Mais ces détails seront bien le moindre de vos soucis quand vous vous apercevrez des pièges qui jonchent le chemin vers le repère des femmes ailées. Vous ne pensiez tout de même pas qu’elles vous laisseraient les atteindre aussi facilement, si ? Faites également attention à ne garder qu’un seul œil ouvert pendant votre sommeil, on est jamais à l’abri d’une visite de monstres assez peu accueillants qui ont du mal à partager leur partie de l’île.